LPÂILISE ABBATIALE DHASTIÈRE W - La Chancellerie Des Universités De .

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Colonel V. DONAUL'PÂILISE ABBATIALED'HASTIÈREw'CAENHENRI 1)ELESQIJES. IMJflhiM EUB-É1)ITEUR*34,l)Iiou»IuE, 341913DocumentD I I l I II II MII 11111100000005347452

Extrait du Bulletin Monumental. - Année 1913.

X,:1tr' -11 fi' r'tIjt.jt' ,

bL'ÉGLISE ABBATIALE D'HASTIÈREHistoire.Une tradition, (liii FCO5C sur mie charte de 650 reconnueapocryphe. attribue à saint Materne la londalion de l'églised'Hastière. Il est certain que saint Materné évangélisa larégion. L'opinion populaire en lait un disciple de saintPierre; mais les Bollandistes reportent son apostolat an!Y0 siècle. cest-à-diie à une époque postérieure à lagranaeévangélisation des Gautes,racontéc par GIégoire de 'l'ours.qui n'aurait pas atteint les profondeurs de la forêt desÂrdennes,Un document, dont lauthenticiV n'est pas douteuse permet d'afflriher qu'ui abba ye, et. par conséquent, uneéglise, existait à 1-lastiére ait commencement du xu siècle.C'est une charte dc 9-15. par laquelle Charles le Simpledonne à Etienne, évêque de Liège, u l'abba ye d'Hastièrc.sous réserve que le comte Widerie. son tenancier, sa femmeCunégonde et leur fils Adalbéron en conserveront l'usufruit.Adalbéron. ayant été élevé au siège épiscopal de Metz(929-904). obtint le rattachement définitif de l'abbaye d'Has(I) Hasuère .par-l)cIù, comniulie (le la province de Nomur (l3eIgique,ûDIdI. de In frontière Française.sur la rive droite de la Mense,I

4L'liOIÀSt AI3IIA't'IÂLE l)'lIAsT1iREtière à la dominatioli temporelle des évêques de Mctz (I). IIfit alors reconstruire flSglise du monastère (2) cl. y établiten 939, une colonie de religieuses de Sainte-Clodesinte deMetz, auxquelles il imposa la règle de saint Benoît (3).Eu 944, le comteIiilbert et sa Tomme Héresinte fondèrent,en terre dc Liège et à 4 kilomètres au nord-est d'Flastière,l'abbaye bénédictine de Waulsort, dont l'existence est ouicielleinent reconnue par une charte du roi de Germanie.Othon 1er. datée de 946 qui énumère tous les domaines dontellea été dotée. Les proprietes considérables de l'abbayed'l-lastière eittouranl. une partie de celles de l'abbaye deWaulsort. celle-ci conçut le désir de s'annexer le monastère voisin. Thiéry (964-084) était alors évêque de Mets etseigneur d'Haslière. A la suite de pourparlers restésobscurs. Otlion. devenu empereur et dont, relevaient lesfiefs épiscopaux de Liège et de Mets, fit passer Waulsori del'évêché de Liège à l'évêché de Mets, en ordonnant que lesabbayes de Waulsort et d'Hastière seraient à l'avenir« indissolublement unies n, soumises à la règle bénédictineet placées sous la direction d'un même abbé (969) (4). idesmoniales de Sainte-Glodesiute retournèrent alors à I\letz,et peu après des Bénédictins de Waulsort s'installèrent àHastière.Le siècle qui suivit est rempli par mine Apre lutte d'influenceentre les deux monastères (5).qui se termina par le triomphe(1) Dma Colinot Histoire di' lu Lorraine, s. 1, p. 883; prouves, p. 3M).(2 « En ecelesia esse constriucto cognoseebatnr t, domino AdalbernueM etensi nia pneSLlIe. .» CIsror.iqL.n de l'abbaye de Waulsort, rédigée auxXI I' et XIII" siéeles pu r dcii s naines de cette al,bave sous le, Litre « Fils-mono \Valciodorensis rnnn,rsterii s. Cette ehrouiiqLte n été publiée dans le« Spici leglu ra » de I)o us L. dAeher'v, et réce,nimermt i'éim p rimée diii. s tes« M ona tuenta Germa mi n, bi stor'ica »)(3) Don. Ciulmet «p. rit., t. I, p. 359.(4) Dora Ilouquet Recueil des Historiens des Goules, t. IX, p. 892. etDot. Cal 'ii et. t. I preuves, p. 382.(5) C'est à cette époque, probablement. que la charte apocryphe dont

LIGLISE AIIBATIAIE IFIIASTIÈFtE5des prétentions de Waulsori et la soumission d'Hastière.L'abbé Erembert (1024-1033) transféra à llastière l'école'monastique de Waulsort et mit à sa tôle le sa'nnt moineRodolphe. Celui-ci. deveun abbé (-1033-1035), reconstruisitentièrement, I église dHttstière.En 1227. par suite d'un échange d'enclaves, les abbayesde Waulsorl. et dIlastière passèrent de . lévôché de Metz àI 'crèche de Liegc (1).L'abbé Alard de Hierges (i260-126) fit reconstruire lechevet de l'église d'Hastiêre, an milieu duquel il fut-inhumé.En 1563, des protestants français. sous les ordres deFrançois de ]-Langest. sieur de Genlis. saccagèrent l'égliseet brûlèrent les bâtiments conventuels (2). Ceux-ci, relevéspartiellement de leurs ruines ne sont pins en 1740 qu'unhospice, appartenant à - \Vaulsort. où vivent, cinq ou sixreligieux dépendant de l'abbé » (3.Les troupes impériales chargées de réprimer la révolutionbrabançonne. en 1790. et les armées françaises. en 1702.épargnèrent l'église d'Hastière niais. en 1703. aine bandede forcenés. dirigée par le maire de Civet, Delecolle. livraaux flammes une partie de sa toiture et détniisit ce qui restait du monastère. L'abbaye de Waulsor-t fut plus malheureuse encore elle disparut tout entière, à l'exception ditlogis abbatial (4).il n été parlé plus haut fut fabriquée par ies "mines d'llastièi-a d,ins lebut de démontrer que leur abba ye o une Origine plus lointaine et pinsvénérable que cel]e de \Vantsort(I) Gotha christiona. t. 1H, p 575.(2) MuiiLtserit n" 818 de ]a liibiiotliéquie de ta ville de t)n,,ai, F' 717.(D'après t,aha ye Étude sur I'nbbaye d, Wriutsorr; Liège, 1800, p. 165.)(3) Sau,nery Les délices de pots de Lié0e; Luige, 1740, t. li, p. 278.(4) Parin i les pi itt's tics I ris,) 's (les deux abbayes qui Lu ,ent volèes et.lissersies, figure le célèbre « béryl tionné A \\T uitsort isn- ses fonda teu, 50 igrl anse nient con servi par cette u bl,a3-e, où il passait pour nu eoeuvre de saint Éi,si, et aujourd'hui un des plus précieux joyaux duMusée l3i-itannique. C'est une i,ttaille circulaire sur cristal de roche de

L'ÉGLISE ABBATIALE D'IiASTIÈItE(jViennent alors le. lotissement et la vente comme biennatioiial de ce qui restait de l'abbaye et de l'église d'H;tstière. En 182G. l'administration communale racheta la pni'tiorientale dc l'église et la renclilan culte,'après lui avoir faitsubit dc nouvelles mutilations. la partie occidentale restant,entre les mains de divers particuliers, affectée à des usagesprofanes.Dates des différentes parties de l'église.On pensa enfin à la conservation et à la restauration d 'rjnmonument, élevé en majeure partie par l'nhhe.kodolplmc1033-i 035) donl, l'intérêt archéologique est incontestableet dont l'histoire est liée à celle du pars.e 28 novembre 1877, une délégaton de la « Commissionroyale des monuments s se rendit à Flastière et fit les constatatio lis su va nies: (J) n Id e choeur, I avan t-chœri r et la« partie centrale dti transept sont affectés aujoii'd'litri aucuite; le teste de l'église sert de gi'angc, et dans la tout« on o établi n ri atelier de ma récha l-fcrran t de la toit tcarrée et de la tourelle d'escalier, il ne reste queelesparties intérieures » les lenôtres des collatéraux de lanef ont été t transîoimées et garnies de meiicatmx » lescroisillons et les bas-côtés du choeur, à l'exception d'uneparle du bas-côté sud, ont été réccmmerlt démoliselede dia rsièt '-e, s'epré» e t,inni l'histoire de la chaste Ss,zais ne. Il leété exécutée, jsrul,nt,l,,,ue,'t cri Itatie, pedartt la preisliére jiiojijé du0'' 114I X' si bel u,, ut, r l'ordre dii roi Lothai re, cor)) r,, e en t émoi g. te I inscrit . ' in n« I ut ta ri ri s 'cx Fia iscoru un flot-i ju ssit s, Oa trou Vert' .Ini's li, o une XVIIIdes A zinc les dc (n Société u re/iée iog iq u t nie No mur ri tic excellente ét ii de il.,cette itittiille, dont r existe au nuitée dc la villeut, boutii.t.iilage publiépar M . La h ave dans sot, Été su r l'obtus ys ils W'ni u l.sorf.(1) Procès-verbal de ta séance di, 1ii Un t ituuui' ssi n s royale dc s Moi, u ni,, t I s,dans 1e .Bsll,,(iri des Connu 15510,, 1'Oi((t les cl 'o ri cl é 'ej'chéo(niy le. I l nuit t éc,p. fuS; l3ruxelles.tBTi.

LiGLtSE ÀIIHATJÀLE D'1iASTlÈiti7« choeur. qui date dii XIIP siècle, est séparé dii reste (lel'église pat un esea] ici' de plusieurs marches « le choeu« à cinq paiis est la seule partie de l'église qui soit voûWe sloi 't le reste dii monument est couvert de lambris modernescl, n des tracés dc moulures retrouvés dans quelques poutres« font supposer que tout l'édifice avait autrefois un plafondà panneaux de bois n. Cet élit], des lieux qui permet dedéterminer les partes neuves de l'dg]ise actuelle, est conlirmé par deux gravures de V. Dedoneker dessinéescii 1855 et 1nihliées dans ie tonic IV des Annales de la.Soeiet.e aichéologique de Nain n,.La coin m une racheta la partie occiden talc de I 'iSgI ise, cl.le tnn'aiix de restauration commencèrent aussitèlDes fouilles faites cii avril 1885 cii vue des aménagements intirieurs, amenèrent d'importantes déeouverl es audessnui s du carre du tra nscp t, t) ii trouva les restes (l'unecrypte (1). et dansla nef, (les sutbsli'uetions anciennes. Cesvestiges doivent être étudiés d'une façon détaillée.La crypte. - La cr ypte était demi enterrée, suivantlu sage bah tue] (lai) 5 la régi' n rhéna ne (2) et ailleurs,comme à Saint-Désiré. Yzeurc. Condé-sur-Cher. etc.; sesconstructions en relief sur le sol naturel avaient été démolies et sa partie souterraine, qui subsistait intacte, avaitété comblée. li ii plat) (3), elle eompreu (:1 une su] le barlongue terminée par un hérnic de de 111ème largeur aittond s'ouvre une niche carrée. IJn banc de pierre règnele long de tous les murs. Les voïltes retombaient sur quatre(1) Le platt de la cr ypte et sa vile perspective isp rés le (I éblaietit en Iet avant bitte restoiir,ttion, levés et dessinés ci, 1885 par Doiti Gérard\T. Caloétt, ont été publiés lions le totne XVll des Ânon!,:, de /n SaciiUi trrehéo/oqnj zir de Nom z,.(2) Viollet-le-Dne Dietio,i,,airi, d'nrehilecbnrp., t. IV, p. 459.(3) La dcseri pI ni, de la crypte est hi ii e j, l'a li: des reti seigi lent Cli Iidoti nés par foin Gérard Va t Caloé,, oji. rit.

SL'I.CÎASE AI3BÀ'I'IALE DRASTIÈIIEcolonnes et huit, pilastres, divisant la crypte en trois vaisseaux de deux travées. Les quatre massifs qui portaient iescolonnes subsistaieni, sur l'un d'eux se dressait eJ)coreune hase surnioji téc (le SI ni fél. monolithe. La hase secompose dune plinthe carrée am ortie en hi seau su rm( IIItée d'une tablette octogone le iùt. diminud et ii huit pansa la fornie d'un tronc de p yramide régulière é hase octogone. On descendait clans la crypte cieux rampes quidébouchaient sur les faces nord et sud, près (les extrémitésdii mu occidental. Un autel maçonné s'élevait au mil jeu del'abside. Les murs et 'es bancs étaient enduits cliii) « ci mentblanc très du r et parfaitement conservé Ce méme ci mcii trecouvrait « l'épaisse couche de béton rouge, égaiemei ttrès dur , qui était étendue SI! r le sol et sur les rampes. Onignore coin ment la crypl.e él ait éclairée.Si les Touilles de 1885 avaient été faites par des archéologues ciii (les architectes, au lieu de l'être par -le conseil defabrique, on aurait probablement recueilli dans les (l(3Q01flbres assez de débris pour faire 1111e reconstitu ion authentique et peut-être une réédification intégrale de la crypte.La crvtc d 'ilastiére a él é certainement surmontée par leclieve t d e même ph a n cl' ni le église autérien le A celle de1033-1035. in effet. I 'idée liturgique qui a donné naissauce aux « confessions » dont les cryptes ne sont (lue destransformations, imposait l'obligation de placer le ou lescolps saints aji-dessoiis de l'autel d'autre part, il ne paraitpas don teux cli te la partie noi t enterrée de la crypterasée par l'abbé Rod olphe, dans le but cl e con suai re deplai-pied SZt nOlI\'Cll() église, (lotit, le chévet dev;ii t êtreheaucou h' plu sàl' est.A quelle église appartient la constrtictiOi) (le la crypte YA cel le. de d a te incertaine, con si-ru j te avant 015, ou bien àcelle que l'évêque Adalhéron ii hèti entre 929 et 939, datede l'installation (les religieuses de Saiute-Cloclesinte« Nous ci-oyons voir dans cette crypte » répnud Dont

L'ÉGLISE ÀBIIATIA Ut O'I]ASTIÈBE9Gérard Van Caloén, en 1886 (1), « la première église d'Hastière, celle que les chroniqueurs, à tort ou A raison, attribuent.: saint Materne s, et il justifie son opinion par deuxarguments l'analogie îra))pante s avec les cryptes de sixéglises italiennes et françaises qu'il date lui-même . du VI'au Xl' siècle, et l'existence de la niche (2) carrée de l'hémicycle, où il voit « la place du siège de l'évêque officiant,,lequel avait le visage Joiirllé vers le peupleLe lcmier argument ne prouve rien en raison de l'échelonnement des dates des monuments comparés; le secondn'est pas plus probant, attendu que, jusqu'à l'cpoqueromane. d'après M. (le Lasteyrie (3), et môme jusqu'auXIII' siècle, d'après Viollet-le-Duc (4), l'évêque oit « 1e chefdc la commitnauI p" place ait fond de l'abside sirune chaire (cathedra). entouré par les membres du clergé,qui s'asseyaient snr un banc dc pierre adossé au mur del'abside. Dom Gérard Van Caloén n'a donc pas résolu leproblème.Cherchons-en la solution en faisant appel ait progrèsaccompli par l'archéo]ogie depuis l'époque à laquelle écrivait le savant bénédictin.4 priori, il nest pas théoriquement impossible que lacrypte d'llastière ait ctô bMie par saint Materne. Nonseulement, en effet., il est cerl.ain que , des cryptes oni,eisté en Gaule dès Ic temps de Grégoire de l'ours (5),mais il est fort probable qu'il en n été construit avant cetteépoque (6).(I)O». cil.(2) Cette niche est peu 1-ii Lri tin ciileti do lis lequel étaie' ii pincées desreliques, connue dn is la crypte de Ccii OS, (fOi] t il sera p ri liS 1(1(3) lI. de I ,nsieyrieL'arcli ilec/i,rc religieuse en Fronce à /'J109iiCreniant. p. 694.(4) Viollci-le-Due Diclion,in ii',: d'architecture, I. P. 22.(5) R. tic Lasteyrie, o». .-i,.: p. 100.(6) C. Eziiort Ma,,,iel d'archéologie, I. I, p. 138,

10L'ÉGLISE ABI3ATIÂ1.E 1)'IIÂSTIÈBEA défaiji. (le lexIe, les observa lions n rehéologiques faitessu r le monument petiven relIes 1usti [lei' une ancienneté aussivenei'uble ?l.M plan -? li n'a polir ainsi dire pas varié, dans ses dispo-- ' Sitions essentielles. iepuis l'origine des cryptes jusqu'à iafin te la p(riode romane.L'enplaceoicsitdu l'autel? L'alIlA3I anecessaii'esnentoecupela partie antérieu ie un pi'esbyier/iiin pendant tout le tempsque le siège de l'évêque ou du « cheF de la communauté »de place au Tond le l'abside. c'est-à-dire au moins jusqu'auXI" siècle.'j 'è1évatioii latérale ? Les vestiges qui subsistent son t tropincomplets pous:i'eiiseigfleI'.Les veilles, les eliapilcau ? Nôus ne les eo]inaissons pas.La (lécorlitiol) ? Elle est absolnmenI nulle.Le « ciineul. blan » ? I ;es placages cii piètre cii mortierou en stuc oui. été d'un usage constant jusqu'à la liii (le laperiode carolingien lie.Le s béton mim' ge » '? Le ni orl,ier rolna in mél u (le briquepilée n'avait pas cessé d'élue employé peiidant ls premierssi éd es dii mo yen è g'e (t)Le Fêt (2)? Ses pans et son galbe, qui dénote l'influencegermanique (3), sont si anOrmaux (4) qu'il ii'cSl.lflis possibled'en tirer lune indication de date; mais 1e fil, esi. d'une exécutiomi matérielle si parfail.e qui] est difficile de l'attribuer A(I) i» C:uiuuiioistAh&,iidaij'r, ii'i'qullo-roiizniiie. éd. 1870. p. 60: -C. Erilurt, o;,. cil., t. t, p. 5 ci 6.(2) I fût et ii buse 'eI roi' vis sont d6posés dat's la crypte recoin [ru iii,.Lu base ancienne di ffi,ru, boa neon p des buses ;ietuc,lIes. doust les nigle.ssoi,l coupés.() C. lnlai't, op. ('if. p. 391.(4) Le lai if:, qu'onu: u'csseiu,bl:iuice très tniustaiuue avec les Fûts de luten-jute du: Suuint-As'it d'OrIé,uuus, :uIlrilnuée ii ]'époqtuu, e:iroliiugiciuiue, qtuisoin des luts droits (u p:nis euin 1 ués qo M. de I.,nsIi:s'riu, lnsite A croireantérieurs an XI" siée]e.

L'ÉGLISE ABBATIALE fl'IIASTIÈIlE11une époque où les olivi'iei-s étaient incapables de tournerune colonne et oui les maitt'es d'oeuvre, à défair t dc colonnesantiques (t). étaient obligés de construire des piliers.La base ? I Les dcix mcm bics inférieurs la pli ii t ii, et leglacis ; Ont éttCilusage, avec quelques variantes. depuil'époque rolilaine jusqu'au Xi' siècle (2). Quant à la tabletteoctogone c1ui les surmonk elle est tille véritable anomalie,i sq u' il fa ut descendre ju i un Ii i'Cfli ici' quart dii XIII' si è.cl (1 pour viii r a ppa'utre ic plan octogone (I ans' les bases.D'autre part, la dernière observation qui vien t d'être faiteair sujet du kit s'applique, a /b,'iio#'/, à la hase, (lui est. dansson ensemble. d'une eleganee et d'une finesse d'exécutiontout àfait remarquables. Or, « rien n'égaie », dit \'iollctle-Dite (3). lii grossiènlé des bases mérovingiennes etcarolingiennes Cette eonsidératinii ne permet pas decroire la base l.rès art térieure à I 'avèllem cri t des roi s capétiens.Rien, dans l'étude du monument, n'autorise donc à faireremonter très haut la cr y pte d'llastière. Quelques constatatic us. au contraire, i nciten tà la rajCielir.Pou rsir j von s nos recherci tes en lin coni para n t à des crYptes%oisincs et de dates certaines.On est d'accord pour faire remonter aux environs del'ami 1000 les cr y ptes dc Tli'nes et de Celles. Elles sontsitiites l'une et l'autre sur la rive droite de la Meuse, comme.Hastière. dont elles sont éloignées de 13 kilomètu'cs, la première air niord-,est. la seconde à l'est.(15 Le f5 t il' H r' srièrc ri 'esi certa Iii( lien t pus u:ut rempli ,i piove 1011 t d'uitiir,,tut,uuicnt antique; ettu' lotis j es fOis rUhii:I iris ont, j; letii'inxtrà:nité tifsrieur-t,, mie saillie cunrposée d'un coulgé et cI'Irri listel qui serail, cli l'es-la ta IiI elle octogone ltd héren le ii In I ins, '. ( \ Pin 11,1-le-Duc, oji. cil.,I. 1, p. 125, cli. lU, li. 5(19.)Dcsb O LII i' l'es Essa j si: r tes t,(,ses ,'Ohl,ri ne,, da ii s li, J?ri tir: in :ifoLxxv, . 83.(3) \'iollet-te-Dnc, 'p. ci:., t, Il, - 123.(2) F,niflflln'ntUt, t.

12L'ÉGLISE ABBATIALE 1)'IIASTIÊREL'église de Thynes a été démolie cii 1875, mais sacr ypte (i.) o ét( conser y(Se intacte avec le choeur (lui la surmoi dc. En plai t. la èrvpte de Thynes ne di Itère de celled'l-lastiérc que Par les points suivants la niche de fond estpeu profonde et percée d'une fenestrelle les bancs maçoniris n'existent que Sur le pourtour de l'abside ; comme dansla crypte carolingienne de Flavigny (Côte-d'Or); les accèsiléhéuchent, sur la façade occidentale. Cette dernière varianten'a pas d'importance. les deux orientations des débouchésayanl, toujours été indifférejnment, usihies. Comme à Fiastiére. les voûtes sont portées par qilatre colonnes et huitpilastres. Ceux-ci sont semblahles. ceux d'llastière. c'està-dire composés d'un dosseret appliqué contre un piédroit,dont on voit ici les fonctions le dosseret et la partie centrale dii piédroit, reçoivent les retombées de la voûte d'arêtes,et les parties clehordantes dit piédroit portent les sommiersd'arcatures peu saillantes. en plein cintre, qui rein plissentdans les lunettes l'ollice que rempliront plus tard les arcsformerets, Quant ail x colonnes, leurs fûts sont cylindriqueset leurs bases se composent d'une tablette octogone entredeux membres taillés cii glacis, l'inférieur carré, le supéri eu t- circulaire .i diicoration n u comprend que les cliapi(eaux cubiques rhénans qui surmontent, les colonnes.L'église de Celles n deux cryptes, comme à Saint-Servaisde Maestrieht. à la cathédrale dc Bamherg et autres églisesgermaniques celle de l'est, sous l'abside celle de l'ouest,sous la tour occidentale.Le P au t] e la crypl.e orien tale serai t en tous points j denlique à celui d'Hastiire s'il, existait une niche au fond del'abside et des haites sur ie pourtour. Les voûtes d'arêtes(1) U n pin n et une vue persisitet ive de In en- pi, ses coupes iongitudi ii aieet t ra 55 veSsa I e, e dét iii ci., ses lia Ses L t e lia piie.a LIX, dessinés pu r M - Ai lied Beq iuet t, j 1862, sois t -epioLi III 'S do n s .1 es Ait no h-s de h. Sociét.nre!Iéo?u9 (/11e de Pvc.,r.t.r - t - XX -

LÉCLISE ABBATIALE D!IAST]ÈRE13sont portecs par huit pilastres semblables à ceux «liasfière et (le Thviies et remplissant 'es mêriies fonctions queccii x de Thynes et, par qi ta tre pi li ers carré s qui pro hablemciii.-. on t récemineni, remplacé des colon ie, comme dansia crypte oeciden tale.La ci-y p te occiden laie est, ca,'rée com ni e la toi' r pi i lasurmonte. 0ui y entre par deux escaliers qui débouchent surles fa ces non I et. sud. Un enicu creusé dans le mu r orientaià j1115() de hauteur. a contenu le corps de s;mt lindelin jus(U'eii 1337. Les voûtes «arêtes sont poNces par huit pilasIres et quatre piliers qui ont remplacé, cii 1857, (lescolo,) nci don t (1 eux fùts mono1 i tues, ni ie hase et les quatrechapiteaux sont conservés dans la cr y pte. Le fût est octogone les bases sont en toits points semblables à cellesd'Hastiêre: les chapiteaux sont cubiques. Fûts, base etchapiteaux sont. coni me taille ri) comme profil, d'une exécution renia rc1uable. Les murs de ccii e crv pte ta ien t recouverts d'un «. ciment gris n dont il restait. en 1853, d'importants vestiges (1.).Les analogies et les siiniiiiiides,niêmc dans les anoma-. - lies qui viennent d'être relevées, permettent de conclure.sans, autre preuve, que les cr yptes d'l-lastiêre. (le Ti,vnes etde Celles sont. à peu pràs conieinporaines. I es deux dernière étant des environs de l'an 1000, la cry pte cl'Hastièrelia donc pas a PPiH}e11t1 à l'église, (le date incertaine. colistruite avant 915.nous autorisé ii conclure qu'elle a été bâtiepar l'évêque Adalbéron entre 920 et 039 ? Ne peut-elle pas,i,out aussi bien, étre un ii rcpcn lii de l'abbé Hodolphe,- qui aurail. entre 1033 et iOda. coinitieiice. puis abandonné.la construction dune église moins vaste, dont l'absideaurait surmonte la ervplc tout d'abord construite par lui(2e 11e li vpo t-1 jèse ni é ri I e é 'ètre e xa ni in ée. Elle n cclii lie(1) A lino ICi (lr h, Sn:i,41é o ,etiêolog (que J,, i\'o,,, r r. t. II], p. 34-4.

14L'ÉGLISE ÀBBATJALE DHÂSTIÈREelle (lue la crypte a été conipktement terminée, puisque sonsol, ses bancs et ses murs ont été revétus d'enduits déflnitifs que sa suppression lard ive aurait entrainé un abaissement notable du pavement, du vaste sancltiai re et, par su i te,une modification complète dans l'u)lOVat.iOt) de tous ieS nui rsde ce sa n cUia ire que de pa relis retards son t)CUcoiiei lia -hIes avec la rapidité apporée pal- I abbé Ilodolplie (Jans lar-cal i sation (le son oei tvre, commencée et) terni j née pencian tLcou rie i réla titre, don t, la du 'rée n'a pas dépassé tjoi sannées. Mai, d';uutre part, il est) incontestable que l'élévation la terale des mu rS du eluoeu r est très di lîci-ente. Li lirieur r et, ii l'extérieur. de celle des murs de la n cf. Cule as y-métrieslaconqud'eréftichoupro'enant d 'un repentir ou est-elle seulemen t, l'ind ce queles consl.nictiomis d'un seul jet de l'abbé Hodoiphe ont, étéélevées cii (lei tx cam p;Lgns distinctes, la p relui iôrc con sacriSe à lit nef et la deuxième au choeur. qui est moinsarchaïque ?Le choix culte les deux terme& de ce dilemme ne peutitm'e fa itav cc certi 1)11(1; mai s il sein hI e. eu rai son de lau-apmdi te des constructions de l'abbé Rodolphe, que la crypten'est pas l'oeuvre de ce prélat et qu'elle doit,, par cousequent. ètrc attu-ihumée ii l'évêque Adalbéron. C'est l'opinionun 'a expri née, en tSOO. incidemuneni, et sans la justifier,M. Laliaye, archiviste (le l'Etat belge ('1). La discussion dela date ilcs murs continus (lui séparent la partie occidentaledû choeur de ses collatéraux, qui est reportée pour plus declarté Lu la description de Féglise, eon[irmera cettc attrihutiomt.Les subdivisions trouvées dans la nef.— Dom Cuirard VanCaloéru iioius, t conservé le plan (lemue nuis1CCSsuhsl.ructiorms , mais ilrenseigné sut'teuir nature.(I) Lnh,uvt, 0)). ci!., r.

L'I'iGLlSl ÂBBÂTIALE D'IIASTIÊIIE15Elles comprennent 1" des enipéunneitis C111i entouiicirtles fondations des pi les tord de la nef 2 deux massifslongitudinaux pi j relient entre eux, l'un les emp: l.ementsds ptles nord, l'autre les fondations des piles sud 3 1.roismassifs t.ra nsve rsaulx le pi'Cmi r fragin entai te en [.rc lestroisièmes piliers, le deuxième ai' milieu dola (1ilatriemetravée et se prolongeant 1115(111 aux fondations des murs dubas-côté noril le troisiôme entre les piliers oceideituuix ditcarré du transept et servani. d'appui h deux autres massifs(lui liii sont, perpcndicii lai ces et. se dirigeri l.i'ers l'ouest,.I) 'oitces sithstri jet ions ?D'une seconde église » répond Dom Gérarcl VanCaban (I), K beaucoup p1tis vaste (quo eeUoatiribuée ii sailli.Ma terne), ayant une tel prolongee cl. que nous Citrons« être ccl le que bhtit l'évêque A.dalbéron de MeliAucun argument n'appuyant cette soIn lion, le problèmereste enlier. Clieicliotis à le résoiid e.L5glise dAdalbéron diu q environ un siècle. Construitepour les besoins restreints d'une colonie de religieuses,l'abbé Rodolplie l'a-t-il démolie, la jngeanl. insuffisante pourune a bbave bénédictine ? Dc tardives clévhstations desNormand s on t-cl les coittri bité h sa ni ii e ? A -t-elle é té ni en acée , é brait I CC. pOli I -être teii vcrsee Par la M mise, fi cuveimpétueux et sujet à de formidables débonlements avant sarécente canalisation, qui coule. peu encaissé, h quelquesni è tres dc sa façade nord 7 Nous I' ignorons Quoi qu'il ensoit, l'abbé Roctolphe. qui avait longtemps habité Hastiêre.coinni e cli recl.eu r de l'école ni min stiq ne, puis coni rue pli eu r.co nuaissa il les dangers du vois iltage de la Meuise. J) 'ail ticpart, son re n c,ln cl e li atite eu 'turc ne perm et, p5 tic cr0 irequ'il ignorait tous les soins que les Bornai tis apporiaient illa fojidalion de louis constructions. Fandnuit-iI cks lorss'éi O t) ner (pie. ioni pan t avec la roi t ti jie des biti sseu t rs de(1) Op. cii. p. 13

I.'lCLISE AItI4ATIALE 11'IIASIIÈHiSOI) temps qui le plus souvent fondaient mal leurs édifices,il ai t. dans sa nouvelle église, en Louré de larges empâtements les fondations clos piles les plus rapprochées dufleuve, relié par des chaînages longitudinaux les assises dechaque file de piles, puis étrésillonné ces .ubsltuctioiïs etle mur le plus menace par l'eau au mo yen de maçonneriestransversales? Quand on examine les dispositions de tontesces constructions souterraines. il n'estpas possible de douterqu'elles on t été maii i festemen t inspirées pat la volontéa rrétée de lu lier con Ire les . i nfiltra lions et les déhord en) entsdu fleuve. Cé quoli en connaît est suffisant potir donner lacertitude que. si les fouilles dc 1885 avaient été raites avecplus de soin et. etendries sur une plus grande surface, ouaurait retrouvé « le gril de maçonneries sous le sol » (1) queconstruisirent si bien les arelutectes des témps gothiques.La conclusion 5ifflOS() les substrnetions trouvées sonsla nef sont l'oeuvre de l'abbe J-todolphe.Les textes et.- la critique archéologique pernleltent maintenant de fixer les dates (tes différentes it tics de l'églised'ilastière. dates que la descriplion dii monument va contrôle:rI La partie basse de la crypte cl les murs qui séparentla partie occidentale du choeur de ses bas-côtés sont lesderniers vestiges (le l'église construite p' l'évêque Adalbépou entre 929 et 939(2);2 Les substrhctions de la nef, le rez-de-chaussée (le latour carrée et de la tourelle d'escalier, la nef et ses bascôtés, le carré du transept et le choeur, appartiennent. Al'église construite par l'abbé Rodolphe de 1033 A 1035;(I)Viollet-le-Duc, op.cil. I: V, : 524-r2.(2) L'extrades des voûtes t le la crypte reconstruite porte une plateforme en saillie d'uit mètre, su r Irnj net le on n l resté le In ait te-n utel oùle. prètre officie ûiee aux (idèles. C'est lA un ii rinchronis',,e manifeste, en rle prètre o néce.ssairerne,st tourné le dos aux fidèles à partir de t'èpoqueoù les chevets des églises ont été placés è l'est.,-

L'tGLI5E AIIBATIALE i)'JIASTIÈItE173 L'abside et 'u travoc qui la préôède sont, l'oeuvre del'abbé Alard de liierges (12GO-1264)4 rota le reste étages de la (ou carrée et de la tourelledescalier, 'oùtes de la cr y pte, croisillons; collatéraux duchoeur avec les chapelles qui les terminent est moderne.Description.La précieuse gravure des DéIù:ex du paLs de Liègenons lait counaitre l'aspect extérieur, en 1740, de l'abbaye d'Hastière. dont l'église seule est 'inc oeuvredictine. Son chevet, est tourné vers le nord-est (1). Ellecommuniquait avec les bû liments conventuels par son extrcmité occidentale et par une pot'te percée dans 1e bas-c',tésud du choeur. L' ci ttrée des fidèles était su r la face no id. and roi t de la pre nuière travee.L'église (2) est grossièrement Mt.ie cii moellons maléquarris. La pare construite par l'a bbé Rodolphe dépourvue de sculpture et. de toute di5coration même mouluree.ne mérite en rie,) les reproches souvent adressés aux Cm nisiens pour leur abus des arts et dii luxe; celle édiflée parl'abbé A laid de Fhierges est dune simplicité de hou goûtqui satisfait pleinement aux i'ègles d'économie que les Cisterciens ont pt'attqt1éeu leurs débuts.Les platras et. le badigeon (lui recouvrent l'iutérieu r i-endent impossible la distinction des reprises ét des transformations successives. A l'extérieur, l'anal y se de la construction est rendue délicate pai l'ernlloi de la même pierre à(1) Pour la t'nci] té eu la clarté de la description. ni. supposera l'égliseexoeterneisi orientée.(2) L'église d'Hostière est dédiée A Noire-Dame, cousine toutes les églises de In région de lii Meus., .Ioiu t la fondation est o t t ri btuée à sai I t M tterne (Civet, Watcouit, Dinarsi Cinev, Nnns or, Huy, Tossgres).

L'ÉULISE A1IBAl'LALE ii'IIASTIÊIIE18toutes les epoques. Cest celle ci u ' oit [niuve à pied-d'oeuvreet pi j est aujo (ré Iriti encore cm p lovée (lan s 'e paysMaIgri son austérité et les diflicultés d'étude qu'elle présSnte, l'église d'I-Iastière permet des oblservations intéressantes en ce pi j con cerne 1 école rlréna ne à Iaq rie! le elleappartient, les méthodes architecturales des Bénédictinsavant et après saint. l3ernaid et les importations l)otrrgriignoirncs des religieux e cet ord çe. En cii faisant la desc

hospice, appartenant à - \Vaulsort. où vivent, cinq ou six religieux dépendant de labbé » (3. Les troupes impériales chargées de réprimer la révolution brabançonne. en 1790. et les armées françaises. en 1702. épargnèrent léglise dHastière niais. en 1703. aine bande de forcenés. dirigée par le maire de Civet, Delecolle. livra